Les Banques Alimentaires tirent la sonnette d’alarme
Déjà 10.500 bénéficiaires de plus par rapport à fin 2018
En 2019, plus de 10.500 personnes sont déjà venues frapper à la porte des Banques Alimentaires, ce qui porte à 169.642 (+6,6 % par rapport à fin 2018) le nombre total de bénéficiaires. Le soutien des partenaires et du grand public aux Banques Alimentaires est désormais d’autant plus indispensable pour maintenir l’aide alimentaire. Par ailleurs, l’avenir de la Fédération Belge des Banques Alimentaires s’annonce difficile. Avec le remaniement du programme européen d’aide alimentaire, qui intègre le Fonds social européen (FSE+), une entité plus large, une source d’aide importante risque d’être réduite de près de moitié, passant de 88 à 52 millions d’euros.
C’est pourquoi la Fédération Belge des Banques Alimentaires appelle les responsables politiques à passer à l’action afin de maintenir, au minimum, le budget actuel.
Les lourdes conséquences de la réforme du FEAD : 40 % d’aide européenne en moins
Si le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) représente aujourd’hui près de la moitié[1] de l’approvisionnement des Banques Alimentaires, l’actuel système européen d’aide alimentaire va être réformé à partir de 2021. La Commission européenne a élaboré une proposition pour la période 2021-2027 qui intègre le FEAD au Fonds social européen (FSE+). La Commission européenne prévoit que les États membres attribuent un minimum légal de 2 % de ce fonds à l’aide alimentaire. Parallèlement, elle suggère aux États membres de relever ce taux à 4 % afin d’assurer la continuité des programmes nationaux actuels. Le Parlement européen doit se prononcer sur cette proposition cet automne.
« Selon les calculs de l’organisme officiel SPP-IS[2], cette réforme aurait de lourdes conséquences pour la Fédération Belge des Banques Alimentaires si les autorités belges venaient à se contenter du minimum de 2 % imposé par l’Europe. Dans ce cas, les 88 millions d’euros d’aide alimentaire européenne actuels, sous la forme de produits de base, seraient réduits à 52 millions d’euros », explique Piet Vanthemsche, président de la Fédération Belge des Banques Alimentaires.
Il ajoute : « La diversité et l’équilibre nutritionnel de notre offre de nourriture en pâtiraient également. Actuellement, l’assortiment du FEAD nous permet d’assurer l’équilibre nutritionnel des aliments proposés. »
Une augmentation inattendue et très forte
Jef Mottar, administrateur délégué de la Fédération Belge des Banques Alimentaires, est formel : « Une baisse nette de 35 millions d’euros de l’aide européenne représenterait une perte de volume effective de 20 % au niveau des aliments. Ceci est inacceptable, d’autant plus que les besoins augmentent constamment ! Les chiffres du semestre montrent une croissance forte et inattendue du nombre de bénéficiaires, de 159.081 à 169.642[3], soit une hausse de 6,6 % par rapport à fin 2018. »
Il conclut : « Nous appelons les responsables politiques belges, quels qu’ils soient une fois que nous serons sortis de l’impasse politique, à attribuer les 4 % du budget total du FSE+ proposés par la Commission européenne à l’aide alimentaire. C’est la seule façon d’au moins maintenir le budget actuel accordé à l’aide alimentaire. »
[1] En 2018, le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) représentait 41 % des approvisionnements de la Fédération Belge des Banques Alimentaires. Les années précédentes, ce taux oscillait aux alentours de 43,5 %.
[2] SPP-Intégration sociale.
[3] Voir figure 1 pour l’évolution du nombre de bénéficiaires aidés chaque année par les Banques Alimentaires.