Les Banques Alimentaires font entendre leur voix à l’occasion de leurs 30 ans d’existence
Pour pouvoir suivre la demande croissante, la banque la plus sociale de Belgique a besoin de fonds supplémentaires pour assurer l’avenir
Depuis 30 ans déjà, Les Banques Alimentaires membres de la Fédération Belge des Banques Alimentaires luttent à la fois contre la faim et le gaspillage alimentaire en Belgique. À l’occasion de cet anniversaire particulier, l’ASBL se met exceptionnellement sur le devant de la scène pour souligner l’importance de ses activités en faveur de la société belge.
Le volume de ses activités a connu une croissance explosive ces dernières années, avec pour la première fois plus de 150.000 « personnes dans le besoin » en 2017 (personnes reconnues comme défavorisées, voir tableau 1). Cette croissance n’est pas seulement spectaculaire sur le plan quantitatif, puisque la diversité des vivres s’améliore également significativement. Une plus grande attention est en effet portée à l’aspect nutritionnel, qui se veut plus équilibré (davantage d'aliments frais et surgelés). En outre, les Banques Alimentaires contribuent de plus en plus à la réinsertion sociale des personnes vivant dans la pauvreté. Toutefois, afin de pouvoir continuer à suivre cette croissance, la Fédération Belge des Banques Alimentaires a besoin d’adapter ses moyens, notamment en augmentant ses capacités de stockage, ses moyens de conservations (congélateurs et chambres froides) et son matériel roulant.
Quelques chiffres importants :
- En 2018, cela fera trente ans déjà que la Fédération Belge des Banques Alimentaires mène un double combat contre la faim et pour une valorisation socialement et écologiquement responsable des surplus de production alimentaire.
- En Belgique, 1 habitant sur 7 (dont 1 enfant sur 5) est exposé au risque de pauvreté [1] ; le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration recensés par les CPAS a augmenté de façon spectaculaire ces dernières années (+9,3 % en 2016) [2].
- En 2017, 16.488 tonnes de nourriture ont été distribuées à 157.151 démunis
La campagne :
- Les 19 et 20 janvier, les Banques Alimentaires lancent leur nouvelle campagne #socialbank en dévoilant leur nouveau slogan : "Nourrir la solidarité". Désormais, les Banques Alimentaires revendiquent à juste titre le titre de "Banque la plus sociale de Belgique".
- Les Banques Alimentaires sont très fières que deux ambassadeurs de l'industrie alimentaire soient prêts à se joindre au projet afin de renforcer la campagne et d’attirer un public plus jeune. Ils manifestent tous deux une passion énorme pour l’alimentation et soutiennent pleinement l’action des Banques Alimentaires.
- Le « parrain » francophone est Julien Lapraille, connu pour être le chef cuisinier du programme "Le marché de Julien" sur Bel RTL, coprésentateur du programme "La grande balade" sur RTL-TVI, chroniqueur culinaire chez RTL et ancien participant à Top Chef.
- La « marraine » flamande est Sandra Bekkari, nutritionniste connue pour être l’auteur des livres de cuisine "Nooit meer diëten" et comme invitée du programme de cuisine "Open Keuken met Sandra Bekkari" sur VTM.
- En plus de Sandra Bekkari et Julien Lapraille, les Banques Alimentaires font également appel à un certain nombre d'influenceurs online pour partager un émoticône en forme de pomme sur leurs réseaux personnels. La pomme est en effet un symbole de l'aide alimentaire et grâce à leur coopération, les influenceurs contribuent à attirer l'attention sur les activités des Banques Alimentaires et appellent leurs followers à soutenir ce projet.
Une fête en mode mineur pour les Banques Alimentaires
Cette année, la Fédération Belge des Banques Alimentaires fête, un peu par la force des choses, son 30e anniversaire. Jef Mottar, administrateur délégué, explique :
« Cet anniversaire nous procure un sentiment mitigé. D’un côté, nous sommes particulièrement fiers de nos collaborateurs et des résultats atteints après 30 ans. Notre initiative fait chaque jour la différence pour tellement de personnes ; elle a un impact clairement positif sur leur qualité de vie. »
Il poursuit : « D’un autre côté, notre vœu le plus sincère est en fait de ne plus être nécessaire. Mais ce n’est pas ce qui semble se dessiner, au contraire. Chaque année, le nombre de personnes reconnues comme défavorisées et que nous sommes susceptibles d’aider ne cesse de croître. » (+ 30 % en 5 ans, + 45 % en 10 ans – voir tableau 1). « Notre intervention reste donc absolument nécessaire et c’est la raison pour laquelle nous voulons à présent passer à la vitesse supérieure. Nous ne laissons tomber personne! »
Les Banques Alimentaires sont principalement connues du grand public pour leurs actions de collecte dans les supermarchés. Mais la principale mission des Banques Alimentaires est plutôt l’organisation logistique pour la distribution de colis alimentaires gratuits au profit des personnes démunies en Belgique. Pour assurer une distribution efficace et la plus équilibrée possible de cette nourriture, 310 bénévoles, issus des neuf Banques Alimentaires régionales, collaborent, au niveau local, avec 626 associations caritatives reconnues.
Solidarité = (re)intégration sociale
Outre la double lutte contre la faim et le gaspillage alimentaire, les Banques Alimentaires contribuent aussi à l’intégration ou à la réintégration sociale des personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Les Banques Alimentaires sont en effet reconnues comme centres de formation. Grâce à des contrats sociaux financés par les pouvoirs publics, une quinzaine de personnes peuvent actuellement exercer un emploi auprès des Banques Alimentaires et acquérir des compétences (p. ex., comme magasinier ou conducteur de chariot élévateur). Cette expérience leur permet ensuite de tenter leur chance sur le marché ordinaire du travail et de sortir ainsi de la pauvreté.
Les Banques Alimentaires existent exclusivement grâce aux dons
Le baromètre de la pauvreté [3] et l’expérience de terrain montrent que la mission des Banques Alimentaires est loin d’être terminée, car le besoin d’aide alimentaire gratuite ne cesse d’augmenter. C’est pourquoi les Banques Alimentaires doivent miser sur une plus grande professionnalisation et une augmentation de leur capacité : lieux de stockage plus spacieux et moins énergivores, chambres froides, surgélateurs, transport frigorifique, etc. Cela nécessite évidemment de lourds investissements – des fonds que les Banques Alimentaires doivent solliciter auprès des citoyens et des entreprises, vu qu’elles ne bénéficient d’aucun subside public.
Et c’est là que le bât blesse : les Banques Alimentaires ne peuvent pas couvrir ces investissements supplémentaires avec les dons actuels. Il est donc grand temps de passer à la vitesse supérieure.
Ignace Bosteels, président de la Fédération Belge des Banques Alimentaires : « Depuis quelques années, nous constatons que la population belge émet une certaine réserve en matière de dons. Nous pouvons toutefois le rassurer : nous faisons un bon usage des fonds et travaillons de façon totalement transparente selon un coût de fonctionnement minime de 15 cents par kilo de nourriture distribuée, notamment parce que nous faisons appel à de nombreux bénévoles. Cela veut dire que chaque don de 1 € représente 6,50 kilos de nourriture. Un don fiscalement déductible de 40 € correspond à une aide équivalente à 260 kilos de nourriture – une contribution énorme ! »
Il ajoute : « Outre cette réserve générale, nous constatons parfois une forme de lassitude vis-à-vis des Banques Alimentaires. Notre organisation existe depuis tellement longtemps et nos activités restent majoritairement invisibles pour le grand public. De plus, d’autres organisations nous ont entretemps rejoints sur le terrain de la lutte contre la faim. Nous nous réjouissons de cette diversification, mais cela remet parfois en question notre raison d’être. Sur le terrain toutefois, il apparait que notre contribution est immense et nous constatons quotidiennement que l’alimentation gratuite est véritablement indispensable. Les Banques Alimentaires sont et restent incontestablement la plus grande organisation en termes de volumes distribués. C’est pourquoi une modernisation de notre communication s’impose afin de revendiquer le caractère vital de notre rôle et de solliciter les dons nécessaires, d’où le lancement de l’action #socialbank ! »
Lors du lancement de la campagne, les Banques Alimentaires proposent également un nouveau moyen de contribuer via des dons : désormais, tout le monde peut soutenir l'organisation en envoyant simplement "FOOD" par SMS au 3060. Chaque SMS constitue une contribution de 2 euros.
#Socialbank en pratique – Nourrir ensemble la solidarité
Les Banques Alimentaires sont une banque, mais elle est différente de toutes les autres :
« Les banques ordinaires reversent chaque année des bonus et des dividendes à leurs collaborateurs et à leurs actionnaires. Aux Banques Alimentaires, nous travaillons avec du “non-tangible” et à l’exception d'une quinzaine de personnes employées temporairement dans le cadre de la sécurité sociale, tous nos collaborateurs sont des bénévoles non rémunérés. Notre retour sur investissement ne se définit pas de façon purement mathématique, mais chacun d’entre nous est convaincu que chaque effort en vaut plus que la peine. Nous le faisons pour “les autres” et nous recevons en retour tellement de remerciements et d’amour que cela n’a pas de prix », selon Ignace Bosteels, président de la Fédération Belge des Banques Alimentaires.
De ce fait, la Fédération Belge des Banques Alimentaires peut légitimement revendiquer le titre de « banque la plus sociale de Belgique ». Tout virement, si petit soit-il, bénéficie à un nombre important de personnes (157.151 personnes en 2017) et donc, à la société belge. Grâce à leur réseau étendu de 626 associations caritatives locales agréées, les Banques Alimentaires suivent par ailleurs l’évolution de près, auprès des personnes mêmes. De plus, les Banques Alimentaires recourent au numérique pour se rapprocher de l’ensemble de la population : elles communiquent sur leurs activités via les réseaux sociaux et revoient leurs canaux pour les dons.
Le nouveau slogan réunit tous ces éléments : « Nourrir la solidarité ».
Une croissance pas seulement quantitative mais aussi qualitative
En 2018, un régime alimentaire équilibré fera partie des priorités de nombreuses familles belges. Ces 30 dernières années, les Banques Alimentaires ont elles aussi connu une évolution importante : des anciens colis contenant des produits de base (beurre, farine, sucre et lait) à l’offre actuelle, bien plus équilibrée d’un point de vue nutritionnelle et plus variée.
« Depuis le début, la sécurité alimentaire est évidemment une priorité majeure. Aujourd’hui toutefois, nous veillons également à varier adéquatement les produits, dans les limites qu’offre le fonctionnement avec des excédents alimentaires offerts gratuitement », assure Tony Michiels, administrateur délégué de l’asbl Banque alimentaire Bruxelles-Brabant.
Julien Lapraille ajoute : « Les Banques Alimentaires m’ont fait l’honneur de me demander d’être leur parrain, afin de contribuer à diffuser leur mission : l’anti-gaspillage et la lutte contre la faim. En tant que chef cuisinier, ce sont bien évidemment des sujets qui me tiennent à cœur. Cette ASBL a aujourd’hui plus que jamais besoin de dons car c’est grâce à ceux-ci qu’elle pourra continuer à développer ses activités ! »
Les 19 et 20 janvier, les Banques Alimentaires lancent leur nouvelle campagne #socialbank à la Place de la Monnaie à Bruxelles, en dévoilant leur nouveau slogan : "Nourrir la solidarité".
[1] De interfederale armoedebarometer – www.barometer.mi-is.be
[2] POD Maatschappelijke Integratie, Statistisch rapport, nr. 18, juni 2017, p. 9. http://www.armoedebestrijding.be/cijfers_leefloon.htm
[3] Baromètre interfédéral de la pauvreté – http://barometer.mi-is.be

