Les Banques Alimentaires : plus indispensables que jamais

En bref :

Plus de demandes d'aide alimentaire, moins de dons de nourriture

Les nouveaux chiffres annuels de la Fédération Belge des Banques Alimentaires montrent une augmentation continue de la demande d'aide alimentaire. En décembre 2022, le nombre de bénéficiaires était supérieur de 18,2 % par rapport à celui de début janvier 2022. Cette tendance, observée par la Fédération depuis un certain temps, prend des proportions de plus en plus importantes. ​

En effet, en 2022, une moyenne de 193.344 personnes a frappé chaque mois à la porte des 676 organisations affiliées aux Banques Alimentaires en Belgique. Cette augmentation sans précédent par rapport à 2021 s’est accentuée avec la forte augmentation des prix de l'énergie et des denrées alimentaires ainsi qu’avec la situation géopolitique.

De plus, les méthodes de production étant plus adaptées à la demande, les dons de nourriture de l'industrie alimentaire ont fortement diminué. En 2022, les Banques Alimentaires ont reçu 424 tonnes d'excédents en moins de la part de l'industrie alimentaire, soit une baisse de 8,5 % par rapport à 2021 et de 18,5 % par rapport à 2020. De ce fait, la quantité moyenne de nourriture distribuée est passée de 125,4 kg par bénéficiaire en 2021 à 109,9 kg en 2022. Par conséquent, les Banques Alimentaires ont été contraintes d’acheter elles-mêmes des denrées avec les dons financiers qu'elles recevaient, tant du Gouvernement fédéral que des particuliers. ​

« Nous constatons une augmentation spectaculaire de la demande d'aide alimentaire. En revanche, le volume total des dons alimentaires n’a pas évolué au même rythme, ce qui rend la situation particulièrement alarmante. Le volume total distribué en 2022 était de 23.036 tonnes, soit à peine 3 % de plus qu'en 2021. Il est donc difficile de fournir une aide suffisante à tous ceux qui en ont besoin. Les Banques Alimentaires se voient contraintes d'acheter elles-mêmes de plus en plus de nourriture. Nous appelons les Gouvernements fédéral et régionaux ainsi que les entreprises et les particuliers à offrir un soutien financier plus structurel aux Banques Alimentaires. Nous pourrons ainsi continuer à aider les personnes dans le besoin en ces temps très difficiles », a déclaré Jef Mottar, Administrateur délégué de la Fédération Belge des Banques Alimentaires. ​

Le manque de soutien européen rend la tâche encore plus difficile

À partir de 2024, les fonds européens consacrés à l’aide alimentaire diminueront d'environ un tiers. Pour les Banques Alimentaires, sur une base annuelle, cela représente une réduction du volume des marchandises d'environ 2.900 tonnes par rapport à 2022.

« La perte de 2.900 tonnes, soit près de 12,5 % du volume total distribué par rapport à 2022, s'ajoute à la baisse des dons de l'industrie alimentaire et se fera fortement sentir. Nous appelons donc les Gouvernements fédéral et régionaux à augmenter les budgets d'aide alimentaire dans le cadre du Fonds social européen (FSE+). Des incitations fiscales supplémentaires pour les dons de denrées dans le cadre de l'aide alimentaire pourraient être une solution. En tout état de cause, un soutien financier supplémentaire des autorités compétentes sera indispensable dans les années à venir » précise Piet Vanthemsche, Président de la Fédération Belge des Banques Alimentaires. ​

Il ne fait aucun doute que l'inflation et les prix élevés de l'énergie ont un impact significatif sur le niveau de vie de la population. C’est ce que confirme une étude menée en août dernier par la Fédération Belge des Banques Alimentaires avec l'institut de sondage Dedicated¹.

Cette enquête montre que plus de la moitié des répondants ont une épargne limitée et des difficultés à boucler les fins de mois. De ce fait, ils peinent à subvenir à leurs besoins de base tels que se nourrir, s’acheter des vêtements, se chauffer et prendre soin de leur santé. La quasi-totalité des personnes interrogées est unanime sur la cause de cette situation : la hausse du coût de la vie.

Sur base de ces chiffres, on peut s'attendre à ce que le besoin d'aide alimentaire continue d'augmenter, ce qui renforcera encore l'importance du rôle sociétal des Banques Alimentaires.

Les Banques Alimentaires offrent une grande valeur ajoutée sociale : donner 1 euro génère un retour sociétal encore plus important

Le retour social sur investissement (SROI) se définit par la valeur sociétale d'un projet. Outre le bien-être économique et environnemental, les initiatives de la Fédération Belge des Banques Alimentaires visent également à améliorer le bien-être social de notre société, avec le soutien de milliers de bénévoles aux niveaux national, régional et local.

En utilisant le Social Value Engine, conçu par Social Value UK, la Haute École Vives a pu calculer une valeur monétaire pour mesurer l'impact sociétal du travail des Banques Alimentaires.

En 2022, la valeur ajoutée sociétale des Banques Alimentaires a été évaluée à 338,2 millions d’euros. Chaque euro investi dans les Banques Alimentaires a ainsi apporté une valeur ajoutée de 7,92 euros.

Les Banques Alimentaires et leurs organisations affiliées ont un impact sociétal important et font la différence entre la vie et la survie pour de nombreuses personnes. L'aide alimentaire que nous apportons aux familles fait bien plus qu'apaiser la faim. Elle leur donne l'occasion de voir au-delà du panier à provisions ou de la boîte à pain vide et de se concentrer sur d'autres aspects importants de leur vie, comme l'école, le travail et la santé. De nombreux problèmes sociaux commencent par un manque de nourriture de qualité. Pour chaque euro donné, les Banques Alimentaires apportent une valeur ajoutée sociétale multiple », ajoute Jef Mottar, Administrateur délégué de la Fédération Belge des Banques Alimentaires.

Pour plus d'informations : visitez notre nouveau site web https://www.foodbanks.be

¹ Enquête réalisée en août 2022 auprès de 1007 Belges par l’institut de sondage Dedicated en collaboration avec la Fédération Belge des Banques Alimentaires.